Kinabalu mountain
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C’était pas prévu au programme, mais rien n’était jamais vraiment prévu de toute façon, et tant mieux car encore une fois, en dernière minute, on a pu faire l’ascension d’une des plus hautes montagnes d’Asie du Sud-Est, le mont Kinabalu, à 4095 m. L’ascension se fait en 2 jours, et 185 permis sont délivrés chaque jour. Normalement, il faut s’y prendre des mois à l’avance, mais 2 jours avant, on a payé moitié prix (180 euros quand même, c’est vraiment trop cher pour ce que c’est, et encore on n’a payé que ça).
La veille, on a une gastro flash. On se traîne dans les rues de Kota Kinabalu pour aller acheter des gants et une lampe frontale, des vivres et des médicaments, on n’a pas envie de laisser passer l’occasion!
Le matin, ça va un peu mieux, un minibus vient nous chercher et check notre température (coronavirus oblige) et ça va, on n’a pas de fièvre, on n’a pas de virus, on a rien dans le ventre, on peut embarquer. 1h30 de route jusqu’à l’entrée du parc.
Là, on récupère notre permis, notre déjeuner, notre guide, Wilfried, et on démarre les 6 km qui nous séparent du camp de base, à 3270 m d’altitude. On a donc environ 1400 m de dénivelé qui nous attendent. On est d’attaque, c’est parti!
La difficulté majeure de ce sentier, c’est son aménagement. Il y a 70% de marches et quasi que des marches aménagées, donc totalement irrégulières. Pas l’escalier en bois qui va bien.
Les 4 premiers km se passent bien, le sac n’est pas trop lourd, on a juste de quoi passer la nuit et de l’eau donc on marche léger.
Will, notre guide, fait des pauses cigarettes régulièrement avec ses autres potes guides, bah oui, normal quoi. Mais il est déjà un peu à la ramasse le Wilou.
Les 2 derniers km de la journée sont compliqués pour moi avec l’altitude, mais on arrive quand même au camp de base en 3h30 donc on a fait une bonne première montée.
On y croit
Camp de base
Le sentier est bien organisé et finalement le guide est totalement inutile puisqu’on ne peut pas se perdre, il n’y a qu’un seul chemin. On récupère quelques infos quand même.
Le camp de base n’est pas ravitaillé par hélicoptère, mais par des femmes et des hommes qui montent à pied par le même sentier que nous, avec toute la nourriture, bouteille de gaz ou autre sur le dos. Jusqu’à 50 kg apparemment. J’espère juste qu’ils sont bien paye pour ça.
Pour l’hébergement du camp de base. c’est soit dortoirs ou chambres privées. On a un dortoir de 4 bien confortable, mais pas d’eau chaude car énergie solaire et pas vraiment de soleil en ce jour. Toilette de chat. Buffet du midi puis repos. J’ai toujours du mal avec l’altitude, c’est bien qu’on monte en 2 jours comme ça j’ai plusieurs heures pour m’habituer. Enfin de l’air pur et frais, ça fait vraiment du bien. Le dîner est servi à 16h30. On mange des spaghettis, on va voir le coucher du soleil, la mer de nuages et tout le monde au lit vers 19h!
J’arrive à dormir vers 20h, et dès 1h45, branle-bas de combat dans les dortoirs, on sent l’excitation des randonneurs à monter au sommet pour le lever du soleil. Perso, je serais bien restée au lit mais on n’est pas venu là pour ça. Petit dej à 2h du mat, on s’équipe, chaussettes, chaussures, frontale, gants, ça caille dehors.
Tout va bien à 2h du matin
Wilfried vient nous chercher et on démarre par quelques marches. Je sens que je vais être en mode tortue pour les 3 km qui nous séparent du sommet, à 4095 m.
C’est assez sympa de monter dans la nuit, à la frontale. Le ciel est dégagé, on voit bien les étoiles, la lune et les lumières de Kota Kinabalu au loin là bas. On est pas mal en file indienne et les groupes se doublent tant bien que mal dans les marches.
Il y a un checkpoint de nos permis à 3700m environ (bravo les gars, à 4h du mat, checker des permis à cette altitude, on sait jamais, si certains avaient grimpé dans la nuit sans permis). On sent qu’on commence à perdre Wilfried. Il galère à grimper, moi aussi. Les jambes sont impec, mais le souffle est court. On prend une pause au checkpoint, Will en profite pour faire une petite sieste dans un petit refuge.
A partir de là, l’ascension change complètement, on est maintenant sur la roche pure pour monter. Donc en pente parfois douce ou très rocailleuse, à l’aide de la corde ou pas.
L’altitude est toujours très dure pour moi, je fais des mini pas, mais je garde mon rythme régulier. Je suis hyper lente, derrière le guide et Stefanos mais j’avance. D’ailleurs à ce stade, les pauses sont prises pour Wilfried. Il fait 2 pas, s’arrête, 2 pas, s’arrête. Il est cramé!
On est beaucoup plus lents que prévu, mais on ne peut pas louper le lever du soleil vers 6h et quelques. On fait une dernière pause et là c’est parti, regain d’énergie, ça va beaucoup mieux, je file au sommet. On a mis 3h à grimper. Les randonneurs sont arrivés petit à petit depuis 5h. Le soleil se lève, la vue est géniale.
On en profite un peu et on redescend jusqu’au camp de base pour le 2ème petit dej. C’est sympa de découvrir à la lumière du jour tout ce qu’on a grimpé dans la nuit.
Jusqu’ici, tout va bien. On fait nos sacs et on démarre la descente à 9h30. Je dis à Stefanos, dans 2h max on est en bas. La confiance quoi.
Les 3 premiers km, ça va, mais les 3 derniers, l’enfer. Mes jambes ne répondent plus. Toutes ces marches irrégulières… Je me mets à descendre les marches en crabes, les jambes raides, qui flanchent, horrible! Des bâtons de marche auraient été bien utiles là. Tellement de douleur, mais tant bien que mal on arrive enfin au point de départ. 3h30 + tard, soit autant que la montée de ces 6 km la veille.
Je ne peux plus marcher autrement que comme un robot. Aujourd’hui, 2 jours plus tard, j’ai les pires courbatures. C’était brutal! Mais aucun regret, c’était vraiment sympa. Après à par pas mal de rando, je ne cours plus depuis 2 mois à cause de la chaleur donc je n’étais pas préparée physiquement.